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  • Photo du rédacteurPhilippe Denis

Parlons de l'échelle de douleur

Lorsque des clients se présentent à mon bureau, ils savent pour la plupart que je vais poser LA question…


À combien, sur une échelle de 1 à 10, évaluez-vous votre douleur?


Ce qui est drôle, c’est que souvent, lorsque les clients ne sont pas certains, ils ont l’air d’un étudiant qui a peur d’échouer une question d’examen. Souvent, les gens n’en ont aucune idée. Si l’idée est d’avoir une vue d’ensemble plus précise, il est très difficile d’évaluer ou de communiquer un ressenti qui est si subjectif et si personnel à chacun.

Parce qu’il est difficile d’imaginer la douleur de quelqu’un, et ce, surtout lorsque le visage ne montre aucun signe d’agonie (et qu’on a pas mal soi-même). D’où l’utilité d’une forme d’échelle universelle où tout le monde pourrait chiffrer la douleur selon des critères où on s’entendrait pas mal…


Disons que la job aurait pu être mieux faite, j’avoue que je ne suis pas impressionné. Pendant un certain moment, je me demandais ce qui n’allait pas avec cette échelle de 1 à 10, ce qui fait que pour décrire des douleurs lombaires (Vous savez, ce vilain tour de rein…?) Certaines personnes, lorsqu’elles ont mal, n’hésitent pas à me répondre :


8 !!

9!!

11!!


Oui ok, je comprend, ça fait très mal. Je me souviens d’un épisode particulièrement pénible d’entorse lombaire, je marchais à la vitesse d’une limace sous un chaud soleil d’été.


Mais 11?


Remarquez, ce n’est pas la faute de personne, c’est cette maudite échelle de 1 à 10 avec les symboles associés.


Parlons-en.


Pour plusieurs de ces listes, le descriptif est suffisamment élaboré pour donner une idée générale globale sur comment la personne vit avec ses symptômes. Par contre, la plupart des images utilisées laissent place à beaucoup d’interprétation. Le graphique présente un bonhomme souriant à un bout de l’échelle, à un bonhomme très très très triste à l’autre bout.


Ce que j’ai appris, c’est que quand ma douleur est à 3, je fais la même face que lorsque j’hésite entre deux films sur Netflix.


D’habitude, quand je suis de très bonne humeur, je fais la même face qu’à deux de douleur. Quand en plus, j’ai pris un verre de vin, je descends à 1 et même zéro, tout dépendant du cépage…


Comme je crois que la communication entre professionnel et client est très importante, je vais vous proposer mon interprétation de cette échelle.


Premièrement, l’échelle commence à zéro. Mais généralement, les gens qui ont zéro douleur, on ne les voit pas, mais pour la précision de ma perspective, je vais tout de même l’inclure, afin de couvrir toutes les intensités possibles d’expériences humaines de douleur.


On s’entend donc qu’à zéro, on ne ressent aucune douleur. Niet, nada. Retournez à la maison.


S’ensuivent les chiffres de 1 à 10. Comme il n’y a pas de 11, je vais assumer ici que 10 représente l’ultime atrocité dans toutes les expériences douloureuses jamais vécues par un humain.


Tout comme pour l’échelle de décibels, à chaque niveau il y a des exemples de situation afin de nous situer précisément dans l’expérience vécue. C’est plus difficile pour la douleur car, contrairement aux décibels, on ne peut pas la chiffrer de façon calculée, mais l’exercice peut en valoir la peine.


Je n’ai jamais rien vécu de tel, mais pour une douleur de 10, on pourrait imaginer les scénarios suivants :


Avertissement : Les exemples suivants sont très graphiques et pourraient ne pas convenir à certains lecteurs entre 7 et 77 ans. Si lors de la lecture vous vous mettez à serrer des dents, à transpirer, à vous tortiller sur votre chaise ou éprouver un malaise général, sachez que c’est justement ça l’idée. Dans tous les cas vous êtes avertis.



« Je marchais distraitement en regardant mon téléphone, lorsque tout à coup, mes jambes furent lentement happées par un rouleau compresseur d’asphalte. Quelle journée! »


« Je devais de l’argent à des gens peu recommandables (et tatoués) et ils s’entreprirent de me transformer en feu de la St-Jean au fond de cet entrepôt obscur »


« Je gambadais allègrement sur la banquise quand soudainement, un ours polaire entreprit de dévorer mes organes internes »



Dans un contexte ou un 10 représente la pire expérience vivable (Douleur au-delà de ce qui est imaginable, perte totale de fonction et d’autonomie), à combien situez-vous vos douleurs lombaires à présent?


Il est facile d’imaginer un 0. Plus difficile d’imaginer un 10. Généralement, pour les femmes qui ont accouché, le 10 sert de référence en clinique.


Je n’en suis pas sûr. Évidemment, il ne s’agit pas de banaliser les douleurs de l’accouchement et bien sûr, je n’ai jamais vécu cette situation, mais dans la mesure où beaucoup de femmes se prêtent à l’expérience plusieurs fois, j’ose imaginer qu’on est pas à 10.


Lors de mes recherches, je suis tombé sur une image qui explique de façon élégante ce à quoi chaque chiffre correspond sur une échelle de 0 à 10, par un exemple associé. Voici ce que l’échelle dit.


1-Petite blessure (prendre brièvement son doigt pour un céleri ou se couper avec une feuille)

2-Contusion, entorse légère, rencontre malencontreuse entre un orteil et un piano à queue.

3-Crampe sévère

4-Fracture (Croyez-moi, c’est vraiment très douloureux)

5-Rage de dents

6-Écrasement de membre

7-Colique néphrétique (avouez que ça sonne pas très cool)

8-Accouchement difficile

9-Amputation sans anesthésie

10-Algie vasculaire de la face sévère


Le descriptif de cette échelle affirme qu’à 10, les pensées suicidaires afin de mettre fin à la douleur peuvent être très pressantes.


Voici le lien : https://www.ouch-belgium.be/fr/pain Les symboles (emojis) sont toujours aussi stupides et vides de sens, mais le descriptif est intéressant.


Questions de remettre les choses en perspective, vos pires douleurs lombaires doivent approcher du 4.


Savoir ceci est important car il est recommandé de consulter son médecin AVANT de consulter son ostéopathe ou son massothérapeute si la douleur est supérieure à 2 ou 3. Bien qu’il soit parfaitement possible qu’une douleur en haut de 3 ne soit pas nécessairement associée à un problème grave, il vaut mieux ne pas prendre de chance.

Ce qu'il faut savoir, c'est ce qu'un 3 veut dire.


Je traîne une gêne à l’épaule droite depuis quelques temps. Rien de sérieux, mais c’est là. C’est suffisamment là pour que j’envisage de consulter un ostéopathe et entreprendre une prise en charge personnelle afin que le problème ne s’aggrave pas. Combien sur l’échelle? Autour de 1 je dirais. Mais c'est suffisant.


Si vous vous demandez ce qu’est une algie vasculaire de la face, c’est un type de mal de tête très violent qui vous fait considérer le fait de vous jeter du haut d’un immeuble comme une idée géniale. J’ai connu une femme qui souffrait de ça et elle disait qu’un accouchement en comparaison, pouvait se comparer à un week end à la plage.


Donc…




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